À la suite de la grave crise économique qui a frappée l’Argentine au début des années 2000, l’explosion de l’activité de récupération s’est posée comme une question sociale qui a engagé différentes initiatives de la société civile en soutien des récupérateurs, appelés en Argentine cartoneros. Produits de l’exclusion sociale, estimés à 30 000 au cours de la crise, ils viennent souvent du secteur industriel touché par la fermeture d’usines. Ce cliché est pris dans le bâtiment de El Álamo, l’une des douze coopératives intégrées actuellement au service public de propreté urbaine de la ville de Buenos Aires. La coopérative traite 200 tonnes de déchets par mois qui, avec l’ensemble des matériaux récupérés par les cartoneros, sont détournés de l’enfouissement, représentant des économies importantes pour la municipalité. Par leur regard ouvert et droit dans l’objectif les deux jeunes hommes semblent exprimer « notre travail n’est pas sale ».
Claudia Cirelli