Initiée par Claudia Cirelli et Bénédicte Florin en 2016, l’exposition La mise en image du rebut. Matières, corp(u)s et pratiques autour des déchets réunit les photographies de chercheurs géographes, sociologues et anthropologues, membres du réseau Sociétés Urbaines et Déchets. À géographie et géométrie variables, elle s’est progressivement enrichie de photographies inédites, issues de nouveaux terrains menés dans plusieurs pays du monde.
Les images des récupérateurs de déchets dans les rues ou dans les décharges mettent souvent en scène des personnes travaillant dans des conditions dégradantes, peuplant des paysages dantesques et évoquant une misère humaine.
Cette exposition de photographies a, au contraire, pour ambition d’attribuer une place prééminente aux portraits de femmes et d’hommes qui vivent de leur travail avec les déchets et, ainsi, de suggérer d’autres histoires à ceux qui les regardent.
Il s’agit ici de les mettre en lumière, débarrassés du stigmate de la misère et de la marginalité qui accompagnent habituellement le contact avec l’ordure : les nombreux entretiens menés avec eux, leurs poses face au chercheur-photographe, mais surtout leur travail de métamorphose du rebut en matériaux valorisables en témoignent.
Par-delà le monde, ces “travailleurs des déchets” revendiquent de plus en plus des droits sociaux, mais aussi la légitimité et la valeur de leur contribution au recyclage, à la gestion des déchets et, plus globalement, à la protection de l’environnement.
Ces portraits mettent en image des personnes ordinaires, occupées à réaliser leurs tâches : des travailleurs qui demandent à être considérés par la société comme égaux des autres, reconnus dans leur activité.
Cette exposition souhaite interpeller le public et l’associer à une réflexion commune sur les enjeux de société liés à la production des déchets et sur les différentes modalités de leur réduction et mise en valeur.
Claudia Cirelli et Bénédicte Florin
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