La collecte informelle à Lomé

Pascal Garret

  • Lomé, Togo, décembre 2019, photo Pascal Garret

Au Togo, la collecte informelle n’a pas disparu avec la mise en place de la précollecte formelle par la ville de Lomé. En effet, si certains collecteurs se sont « formalisés » en répondant aux appels d’offre de la ville pour s’organiser en associations ou entreprises de précollecte, ce processus n’en a concerné finalement que très peu. Il reste donc en ville de nombreux collecteurs informels qui en parcourent les rues avec un sac ou une charrette et proposent aux habitants de prendre leurs déchets pour un prix moindre que celui de la précollecte officielle. Collecteurs informels et précollecteurs reconnus se croisent ainsi un peu partout en ville, avec plus ou moins de frictions. Les deux jeunes hommes dont nous avons pu suivre une tournée complète dans le quartier d’Ablogamé habitent ce même quartier. L’un des deux est propriétaire de la charrette qui lui a coûtée 140000 CFA (un peu plus de 200 euros), le second est son employé. La tournée consiste à faire le tour de toutes les familles qui sont ses clientes, en porte à porte, et ils se font payer directement à chaque fois qu’ils prennent leurs déchets, selon leur quantité. Lorsque les collecteurs informels vident les poubelles dans leur charrette, ils trient immédiatement les déchets pour mettre de côté tout ce qui est recyclable et donc revendable. Dès que leur charrette est pleine, ils vont tous deux la vider au centre de transit le plus proche où ils sont officieusement acceptés par les autorités afin d’éviter le plus possible la création ou le maintien de décharges sauvages au cœur même de la ville.

Pascal Garret