En décembre 2019, j’ai pu suivre une tournée de précollecte menée par Elo Komlanvi, directeur de la société AJROSE (Association des Jeunes pour l’Enlèvement des Ordures et la Salubrité de l’Environnement) qui a été créée en 2000 pour répondre aux premiers appels d’offre lancés en ce sens par la ville de Lomé. Cette petite entreprise emploie aujourd’hui 5 agents de collecte et deux agents de recouvrement des redevances (dont une femme).
La tournée se fait en porte-à-porte dans le quartier de Bè-Kpota dont ils ont obtenu la concession. Seules les familles qui ont payées leur redevance sont collectées (entre 2 et 4 euros par mois et par foyer selon leur taille).
Elo a investi dans un vieux camion qui lui permet de mieux travailler mais il nous dit qu’il gagnait plus d’argent quand ils collectaient avec des charrettes à cause du coût de l’essence. Ses seuls revenus sont les redevances des habitants et les employés peuvent complèter leur rémunération par la vente de tout ce qui est recyclable (ils trient dans la benne du camion au fur et à mesure de la collecte et vendent aux semi-grossistes à la fin de chaque tournée).
Quand le camion de précollecte est plein, il faut aller vider son chargement dans le site de transit le plus proche, celui de Boka en ce qui les concerne. Il y a 5 sites de transit comme celui-ci à Lomé et, bien que posant de nombreux problèmes de pollution, leur importance est primordiale. En effet, ce sont les derniers endroits où les récupérateurs informels peuvent trier les déchets pour en extraire tout ce qui a une valeur, évitant que l’ensemble de ceux-ci ne soient transférés et enfouis au tout nouveau Centre d’Enfouissement Technique d’Akapé.
Pascal Garret